mercredi 16 mars 2011

Chronologie de la répression et de la résistance en France

Septembre 1939 – Juin 1940
La guerre

1er sept 1939 : La Pologne alliée de la France est envahie par l’Allemagne nazie.
3 sept : la France et le Royaume Uni déclarent la guerre à l’Allemagne. Les français en âge de se battre sont mobilisés.
Sept 1939-mai 1940 : La « drôle de guerre » : pas de combat les soldats des deux camps attendent sur le front une éventuelle attaque
10 mai 1940 : l’armée allemande envahit les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg et arrive en France. C’est la « guerre éclair ».
14 juin 1940 : Paris est occupé
16 juin : le maréchal Pétain devient président du Conseil.
17 juin : le maréchal Pétain appelle à cesser le combat.
18 juin : Appel du général de Gaulle depuis Londres pour continuer le combat
22 juin : l’armistice est signée à Rethondes. La France vaincue doit de soumettre aux
conditions du vainqueur nazi.

Juin 1940 - Été 1941
Répression judiciaire autour de condamnations à mort et propagande par affiches

Les premières actions résistantes sont sanctionnées avec beaucoup de dureté.
Juin 1940 : Procès du général de Gaulle : condamnation à la prison puis à mort.
Juillet 1940 : le droit pénal allemand s’applique sur tout le territoire français occupé. Toute atteinte portée aux forces d’occupation est un acte répréhensible qui doit être châtié.
Septembre 1940 : * le commandement militaire allemand légitime la prise et l’exécution d’otages dans le but d’effrayer la population française.
* Premier recensement des juifs dans la zone occupée
Octobre 1940 : * statut des juifs adopté par vichy
* Les autorités visent à mettre à mal la presse clandestine (décret de la préfecture de paris interdisant d’acheter une ronéo, de l’encre et du papier sans justification professionnelle).
* Arrestation par la police de Vichy de nombreux militants communistes.
11 novembre 1940 : première manifestation (5600 personnes) à Paris réprimée par la police française (1000 arrestations)
1941 : Création de la police nationale par René Bousquet
Les GMR sont aussi crées cette année-là. Ce sont les groupe mobiles de réserve (aujourd'hui CRS) qui vont être employés dans la lutte contre les maquis en 1943 et 1944.
Mai 1941 : * Procès du réseau de renseignements Nemrod, premier procès concernant un groupe de résistants. Tous sont condamnés à mort.
* Première rafle anti-juive par la police française à Paris


Eté 1941 à l’automne 1942
La répression se durcit en même temps que la résistance s’intensifie.

Les arrestations de militants communistes s’intensifient avec l’attaque de l’URSS par l’Allemagne.
Août 1941 : Vichy crée des juridictions spéciales pour juger les « activités terroristes ».
Septembre 1941 : Vichy crée un tribunal d’état pour juger tous les actes contre la sécurité du peuple.
Automne 1941 : Mise en place du code des otages. Pour un soldat allemand tué, 50 à 100 communistes seront exécutés. Les avis d’exécutions sont placardés sur les murs afin de terroriser la population. En octobre 1941, en représailles à des attentats contre des soldats allemands, 48 otages seront exécutés à Châteaubriant, 50 près des Bordeaux. En décembre 1941, 95 otages seront fusillés en région parisienne.
7 décembre 1941 : le décret Nuit et brouillard « natcht und nebel » est instauré par les autorités nazies. Il ordonne la déportation en Allemagne de tous les ennemis du Reich. Tous les déportés devront l’être dans le secret absolu. Cette mesure vise à ne pas ériger les résistants arrêtés et condamnés à mort en martyrs mais à les faire "disparaitre".
Février 1942 : Procès à Riom d’anciens ministres du front populaire (Léon Blum, Edouard Daladier)
Mars 1942 : Deux procès de résistants à grand spectacle sont fortement « médiatisés » (procès de jeunes francs tireurs communistes et procès dit de « la maison de la chimie »)
Avril 1942 : Pierre Laval revient aux affaires : il relance la politique de collaboration en particulier en matière de répression.
Eté 1942 : accélération des convois de déportés juifs
Juillet 1942 : rafle du Vel d’hiv à Paris
Août 1942 : accord entre Karl Oberg (chef des services de sécurité du Reich en France) et René Bousquet : la police française doit livrer aux nazis tout inculpé ayant lutté contre les intérêts allemands.

Décembre 1942 - Septembre 1943L
Les déportations sont privilégiées pour rendre plus « discrète » la répression

Novembre 1942 : les allemands envahissent la zone sud non occupée. La répression se durcit. Désormais, les autorités nazies décident et contrôlent tout.
Janvier 1943 : Création de la Milice, organisation paramilitaire, qui collabore avec les autorités nazies pour traquer les Résistants.
Avril 1943 : nouveaux accords Bousquet/Oberg
Août 1943 : premier convoi de « personnalités otages ».
Octobre 1943 : attentat contre Julius Ritter (responsable du STO en France) par les FTP MOI de Missak Manouchian. Même si la politique d’exécution d’otages est arrêtée depuis l’automne 1943 à titre exceptionnel 50 otages sont extraits des geôles du fort de Romainville pour être exécutés en représailles.
Janvier 1944 : loi de Vichy créant les cours martiales.
Février 1944 : procès et exécution des 23 FTP moi du groupe de Missak Manouchian. Affiche de propagande «  l’affiche rouge » qui présente les résistants comme l’armée du crime.

Printemps et été 1944 : la spirale de la répression

La Résistance monte en puissance. Ses actions se multiplient et ses rangs grossissent depuis en particulier l’instauration du STO. Les maquis s’organisent. La répression devient impitoyable. Les convois de déportation se multiplient.
Avril/juillet 1944 : de multiples actions ont lieu contre les maquis dans diverses régions de France (Dordogne, Corrèze, Ain, Jura, Mont Mouchet en Auvergne, Vercors)
Juin 1944 : la population est prise également pour cible. La division SS Das Reich massacre, pille et incendie les maisons à Oradour sur Glane et en tue tous les habitants.
Eté 1944 : les déportations continuent même si les allemands savent qu’ils ont perdu la guerre.
Jusqu’au bout les résistants sont traqués, arrêtés et exécutés.